Tandis que l’oeil du spectateur enveloppe la scène, interroge tous les objets témoins de l’action qui va se dérouler, scrute jusqu’au moindre détail de la décoration, suit les personnages dans leurs mouvements, dans leurs attitudes, dans leurs gestes, son oreille est suspendue aux lèvres des acteurs, analyse toutes les impressions sonores qu’elle reçoit; et ces deux organes fournissent incessamment à l’esprit les éléments qu’il va successivement coordonner avec les faits ainsi qu’avec les caractères et les passions des personnages. Après cette courte digression, je reviens à _Phèdre_, dont il me reste à examiner quelques-unes des dispositions scéniques, en les rattachant à une étude générale.
En effet, Phèdre sort de ses appartements et veut revoir la lumière du jour; mais à peine a-t-elle fait quelques pas, soutenue par ses femmes, que ses forces l’abandonnent. On se rappelle la discussion récente qui, dans un tournoi littéraire, a armé l’un contre l’autre M.