C’est donc par une conséquence logique que le décorateur et le metteur en scène se sont faits tapissiers et en quelque sorte bibelotiers, et qu’ils ont dû chercher à donner au matériel figuratif cette physionomie personnelle qui est la caractéristique de la mise en scène moderne. Mais la musique tient dans son empire l’expression des sentiments, et en dehors du charme qu’elle exerce sur l’oreille, ou conjointement avec lui, elle provoque dans tout notre être, toujours par l’intermédiaire de l’oreille, un ébranlement qui se propage dans tout le système nerveux, et qui détermine en nous des états généraux identiques à ceux que nous éprouvons dans la tristesse, dans la joie, dans l’enthousiasme, dans la langueur, dans l’attendrissement, etc. Il restera encore de grandes difficultés à faire manoeuvrer un personnel nombreux, surtout à présenter décemment au public une image de ce qu’on appelle le monde, et à figurer par exemple une soirée ou un bal.
A cet égard notre amour-propre, qui souvent se contente de peu, nous fait juger notre esprit assez élevé, notre goût suffisamment délicat et nous entretient dans l’estime de nous-mêmes.