Le jugement du public est subordonné à l’idée qu’il se fait de la réalité. Au théâtre, il n’y a pas de toilettes de ville, il n’y a que des costumes de théâtre. Le premier peut saisir la nature dans un mouvement qui ne s’achève pas, tandis que le décorateur sera obligé d’achever le mouvement, ce qui est incompatible avec l’immobilité décorative. Dans la représentation d’une oeuvre dramatique, tout ce qu’au delà d’une certaine limite un directeur ajoute, pour le plaisir des yeux ou pour celui de l’oreille, détruit l’intégrité d’un plaisir qui n’aurait dû être destiné qu’à l’esprit. Mêlé à la foule, il imite Malherbe qui allait étudier sa langue au port au foin, et, à la poursuite du réel, il saisit la vérité partout où il la rencontre, dans les assommoirs aussi bien que dans les alcôves des femmes perdues. Nous aboutissons donc, pour l’ensemble décoratif, à la même loi que pour tout objet considéré dans son influence éventuelle sur la marche du drame.